Sommaire
L’essentiel à retenir :
- L’objectif principal de la PRAP est d’identifier les risques liés à l’activité physique dans le secteur sanitaire et social pour améliorer les conditions de travail.
- La méthode PRAP 2S est une approche d’observation et d’analyse issue de l’INRS, centrée sur les gestes, postures et environnements de travail.
- Les étapes clés sont d’observer, analyser, identifier les déterminants, et proposer des améliorations.
- La finalité est de réduire les troubles musculosquelettiques (TMS), prévenir les accidents et renforcer la sécurité des soignants comme des personnes aidées.
- C’est un enjeu collectif : une analyse PRAP 2S bien conduite engage toute l’équipe dans une démarche durable de prévention et de qualité de vie au travail.
La démarche PRAP 2S est une méthode d’analyse qui permet d’observer et ajuster les pratiques professionnelles pour améliorer les conditions de travail, prévenir les accidents du travail et réduire les troubles musculosquelettiques (TMS), tout en préservant la qualité et la sécurité de l’accompagnement des personnes aidées.
Qu’est-ce qu’une analyse de situation de travail PRAP 2S ?
La Prévention des Risques liés à l’Activité Physique dans le secteur Sanitaire et Social, communément appelée PRAP 2S, est une méthode d’analyse d’une situation de travail qui consiste à observer et comprendre une activité réelle pour repérer les facteurs de risque et proposer des pistes d’amélioration.
Issue des référentiels de l’Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS), la méthode s’appuie sur une approche participative, centrée sur le travail réel (contraintes physiques, organisationnelles et environnementales).
Elle invite les équipes à regarder autrement leur quotidien professionnel, sans jugement, et à se questionner collectivement : pourquoi ces gestes ? dans quel contexte ? avec quelles contraintes ? C’est de cette compréhension partagée que naît le changement durable.
Elle s’applique dans tous les contextes : établissements de santé, EHPAD, structures médico-sociales, services d’aide et de soins à domicile.
Les étapes de l’analyse d’une situation de travail
Observer la situation réelle
L’observation constitue la première étape. Le professionnel formé PRAP 2S observe une situation concrète de travail sans intervenir : gestes, postures, rythme, échanges avec la personne soignée, matériel utilisé, espace disponible. Cette phase permet de recueillir des faits objectifs, souvent à l’aide d’une grille d’observation INRS (ED 7207).
Exemple : un éducateur change un enfant en crèche sur un plan de travail non réglable. Pour maintenir le contact visuel avec l’enfant, il se penche fréquemment, genoux fléchis, dos arrondi. L’espace restreint limite ses déplacements. L’observation met en évidence une adaptation permanente du geste au détriment du confort articulaire.
Identifier les déterminants de l’activité
Cette étape vise à comprendre ce qui influence les gestes et postures observés.
Pour cela, 3 catégories de facteurs sont analysées :
C’est souvent la combinaison de ces différents facteurs qui crée la situation à risque et qui permet d’orienter les actions correctives.
Évaluer les risques
L’évaluation consiste à mesurer les conséquences possibles sur la santé et la sécurité :
- Troubles musculosquelettiques (TMS) et fatigue posturale liés aux manutentions répétées : lombalgies, tendinites, cervicalgies.
- Risque de chute ou de blessure.
- Perte de vigilance.
- Surcharge physique et mentale.
Cette étape met en évidence la gravité et la fréquence du risque pour hiérarchiser les actions correctives à apporter.
Proposer des pistes d’amélioration
L’analyse PRAP 2S débouche toujours sur un plan d’action concret, élaboré en concertation avec l’équipe. Les solutions correctives doivent être réalistes, adaptées et partagées pour pouvoir les ancrer sur la durée.
Les pistes d’amélioration peuvent inclure :
- L’adoption de gestes et postures adaptés.
- Le recours systématique aux aides techniques de manutention (lève-personnes, verticalisateurs, draps de glisse).
- Le réaménagement des espaces.
- La réorganisation des tâches pour limiter les efforts.
- La participation à une formation PRAP 2S pour renforcer les compétences de prévention.
Étude de cas : analyse d’une situation en EHPAD
Contexte : une aide-soignante doit transférer seule un résident partiellement dépendant du lit au fauteuil, sans utiliser le lève-personne à disposition.
Observation :
L’observation montre une posture penchée en avant, une rotation du tronc, un espace limité entre le lit et le fauteuil, et une absence de frein sur le lit.
Analyse :
L’analyse de la situation a mis en évidence des problèmes liés :
- Aux contraintes organisationnelles (travail en binôme impossible).
- À l’environnement, peu adapté (mobilier trop proche),
- À la non-utilisation du matériel pour gagner du temps.
Pistes d’amélioration :
Les principales actions correctives à apporter sont :
- La formation de l’équipe à la sécurisation des mobilisations de la personne aidée.
- La réorganisation de l’espace pour faciliter les transferts.
- L’instauration d’une vérification systématique du matériel avant de commencer les soins.
Cet exemple illustre parfaitement comment une analyse PRAP 2S transforme une situation à risque en opportunité d’amélioration collective.
Les bénéfices d’une analyse PRAP 2S bien conduite
Les principaux bénéfices d’une analyse PRAP 2S bien menée sont :
- La réduction des TMS et des accidents de travail liés aux manutentions, grâce à l’ajustement des gestes et des postures.
- L’amélioration du confort de travail avec une diminution de la fatigue et du stress physique.
- Le renforcement de la cohésion d’équipe et de la communication entre pairs favorisée par l’analyse partagée et la recherche concertée de solutions.
- La valorisation de la prévention : les acteurs formés à la PRAP 2S deviennent force de proposition dans leur établissement.
S’impliquer dans une action PRAP 2S, c’est s’impliquer dans une démarche qualité.
Elle contribue à renforcer la qualité, la sécurité et la bientraitance, conformément aux attentes de la certification HAS 2025 et du Plan Santé au Travail 5 (PST5).
Outils et ressources pour l’analyse PRAP 2S
Pour mener à bien vos analyses, différents outils sont mis à votre disposition :
- Grilles officielles d’observation INRS (ED 7207, ED 917).
- Fiches d’analyse de poste utilisées en formation.
- Outils de suivi collectif : plan d’action et d’amélioration, fiches de synthèse d’équipe, compte rendu.
- Formations certifiantes PRAP 2S : modules acteur et formateur.
L’analyse d’une situation de travail PRAP 2S n’est pas seulement un exercice de formation : c’est une véritable démarche d’amélioration continue.
Elle permet aux professionnels du sanitaire et social de comprendre leurs pratiques, de prévenir les risques physiques, et d’optimiser la qualité des soins.
Chez DOXEA, nous accompagnons les établissements dans la mise en œuvre de cette culture de prévention à travers nos formations PRAP 2S, conçues pour développer les compétences, renforcer la sécurité et améliorer le bien-être au travail.
En conclusion
L’analyse d’une situation de travail PRAP 2S n’est pas une simple exigence de formation : c’est une démarche vivante, participative et durable. Elle invite à repenser le sens du geste, à écouter le réel et à faire émerger des solutions collectives.
En redonnant de la valeur au soin et de la place à la prévention, la PRAP 2S devient un levier de santé pour les soignants et leurs équipes.
FAQ
Quelle est la différence entre une analyse PRAP 2S et une évaluation des risques professionnels ?
La PRAP 2S est centrée sur l’observation du travail réel et l’analyse participative avec les équipes, tandis que l’évaluation des risques (DUERP) relève d’une approche plus globale et administrative.
Peut-on réaliser une analyse seul(e) ?
Elle peut être conduite par un acteur formé PRAP 2S, mais elle reste, idéalement, un travail mené en binôme pour croiser les points de vue et favoriser l’échange.
La formation PRAP 2S est-elle obligatoire ?
Non, mais elle est fortement recommandée pour tous les professionnels exposés à des manutentions ou l’accompagnement de personnes dépendantes. L’INRS la reconnait comme un gage de prévention efficace et durable.
Quels sont les bénéfices concrets pour un établissement ?
Elle réduit le nombre d’accidents et d’arrêts maladie, et améliore le climat au travail. Les équipes s’engagent davantage dans la démarche qualité et la sécurité.